Ce sommet - le plus long auquel le président Poutine a participé de toute sa carrière, si l’on en croit l’agence Tass -, ne devait pas se solder par un échec. Et si l’espoir est toujours permis, les dernières déclarations des parties présentes montrent que les discussions s’enlisent. Alors que des bruits de couloir faisaient état de la signature imminente d’un accord, ce jeudi à l’aube, la situation s’est tendue brusquement. « Malheureusement, il n'y a pas encore de bonnes nouvelles. Pour l'instant, il n'y a aucune nouvelle. L'espoir existe toujours, a déclaré dans la matinée le président ukrainien Petro Porochenko. Il y a des conditions que je considère comme inacceptables. »
Selon l'agence russe Ria Novosti, la partie ukrainienne ne serait pas satisfaite des propositions russes sur la ligne de démarcation et le statut des régions aux mains des séparatistes.
De fait, c’est un sommet éprouvant confirme notre envoyée spéciale à Minsk Muriel Pomponne : « Il y a une guerre des nerfs en cours », a déclaré un conseiller du président Porochenko. A chaque sortie d’un ministre, la presse essayait en vain d’avoir des informations, tandis que des hôtesses apportaient, et apportent encore, des chariots de boisson et café aux délégations, signe que les travaux devaient se prolonger.
Plus intéressants, les vas et viens des conseillers entre la salle de réunion des chefs d’Etat et celle où est le groupe de contact, le groupe de contact composé de l’ambassadeur de Russie en Ukraine, l’ancien président ukrainien Koutchma, l’OSCE, et surtout, les séparatistes. C'est en effet le groupe de contact qui est décisionnaire. Et selon une source diplomatique citée par l'AFP, c'est de ces concertations que pourrait émerger un accord.