Avec notre correspondante à Dublin, Emeline Vin
Venue profiter de la musique, Meabh ne comprend pas qu’on puisse envisager de commémorer la police royale irlandaise et ses mercenaires britanniques, les Black and Tans. « Beaucoup ont été envoyés ici pour maintenir l’ordre, mais ils ont été extrêmement violents, estime-t-elle. Ils ont brûlé des villages, ils ont violé, pillé… Ils ont fait des choses horribles ! La haine reste très forte envers les Black and Tans. »
La commémoration a été reportée. Peadar Toibin, organisateur du rassemblement et fondateur du parti nationaliste Aontu, réclame son annulation. « C’était une force coloniale britannique. Le gouvernement essaie de dresser une équivalence entre ceux qui ont supprimé les droits démocratiques du peuple irlandais, et ceux qui ont tant sacrifié pour la liberté des Irlandais. Quand l’État commémore quelque chose, ça lui donne de la valeur… »
Une cinquantaine de personnes ont répondu à son appel, comme Luke, 21 ans. « Le gouvernement n’a pas consulté les personnes concernées. Mon arrière-grand-père a été condamné à mort par la R.I.C. (Royal Irish Constabulary) pour son implication dans l’insurrection de 1916. Certains de ses enfants sont toujours en vie, ma grand-mère est toujours en vie, et elle a été blessée ! Évidemment, aucun ancien combattant n’est encore vivant, mais leurs enfants, si. »
La date de la nouvelle commémoration n'a pas été annoncée. Ni la forme que celle-ci prendra.