Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ce mardi 26 novembre devait permettre le lancement en fanfare du programme spécial du Labour contre les discriminations raciales et religieuses s’il remporte le scrutin du 12 décembre. À la place, Jeremy Corbyn a passé la journée à défendre sa propre gestion d’un problème qui mine le parti depuis l’arrivée du dirigeant à sa tête.
Dans une tribune publiée par The Times, le grand rabbin Ephraïm Mirvis venait d’accuser la direction du Labour d’avoir « laissé s’enraciner un nouveau poison au sein du parti qui laisse les juifs britanniques dans une profonde angoisse ». Et le chef religieux de conclure que Jeremy Corbyn est « inapte à gouverner ».
Johnson brocardé par le Conseil des musulmans britanniques
Le chef du Labour est depuis des années accusé de complaisance face aux propos antisémites de certains membres travaillistes. Il a été obligé se défendre en assurant devant ses militants que « l’antisémitisme est ignoble et inacceptable et ne sera toléré sous aucune forme par un gouvernement travailliste ». Plusieurs députés et sympathisants Labour de confession juive, victimes d’insultes et de menaces, lui reprochent ainsi de laisser le problème perdurer alors que des centaines de cas d’abus ont été signalés à la direction du parti.
De son côté le conservateur Boris Johnson a tenté de récupérer cette attaque à son profit en condamnant le manque de leadership de son adversaire travailliste sur ce problème. Mais le Premier ministre s’est lui aussi vite retrouvé dans le collimateur du Conseil des musulmans britanniques qui a, pour sa part, dénoncé l’islamophobie rampante au sein du parti conservateur.