Avec notre correspondant à Varsovie, Thomas Giraudeau
Le site d’information Onet.pl publie les échanges entre le vice-ministre de la Justice et une femme prénommée Émilia.
Celle-ci a envoyé à des milliers de personnes des courriels et courriers anonymes colportant de fausses informations sur un juge polonais, critique du pouvoir actuel.
La campagne diffamatoire a été validée par le vice-ministre, qui a même donné à Émilia des informations confidentielles et l’adresse de plusieurs destinataires des courriers.
Paulina Kieszkowska-Knapik est avocate à Varsovie. Elle participe à l’initiative « Tribunaux libres » : « C’est la première fois qu’un membre du ministère est impliqué dans des activités criminelles de diffamation, de diffusion de données personnelles et d’envoi de ces données à des personnes non autorisées. Ce n’est pas seulement dégoûtant, c’est illégal. »
Lukasz Piebiak a démissionné pour ne pas remettre en cause, dit-il, « le succès des réformes judiciaires qu’il a menées ». Depuis leur mise en œuvre, des juges critiques à l’égard du pouvoir font aussi l’objet de procédures disciplinaires.
« On pouvait imaginer que cela arrive, mais c’est très choquant que cela vienne du vice-ministre de la Justice, qui est lui-même un juge. Que vont penser les citoyens polonais des gens au pouvoir ? Vous ne pouvez pas collaborer avec des haineux. »
Le vice-ministre de la Justice a annoncé qu’il portait plainte contre le site d’informations. Il dénonce des calomnies à son sujet.
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