Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Il a dirigé pendant 11 ans l’une des plus grandes entreprises automobiles allemandes avec un chiffre d’affaires annuel de 60 milliards d’euros et 90 000 salariés. Mais le printemps 2018 a sonné le glas de la carrière de Rupert Stadler. Après des perquisitions de la justice notamment à son domicile privé, le PDG d’Audi a été placé en détention provisoire, il y a 13 mois. Quatre mois plus tard, il est libéré moyennant le versement d’une caution.
Entre-temps, il a été remercié par le groupe Volkswagen, la maison mère d’Audi.
La décision de la justice munichoise de le renvoyer devant la justice, avec trois autres cadres de l’entreprise, pourrait permettre l’ouverture du premier procès pénal en Allemagne en liaison avec le dieselgate. Ce scandale a entouré des moteurs diesel truqués par les constructeurs pour limiter artificiellement leurs émissions polluantes.
La justice reproche à Rupert Stadler d’avoir continué à vendre 434 000 véhicules diesel des marques Audi, Porsche et Volkswagen équipés de moteurs truqués. Cela alors qu’il avait connaissance de ces pratiques, car le dieselgate avait éclaté en septembre 2015 chez Volkswagen.
L’agence américaine de l’environnement avait accusé le premier constructeur mondial d’avoir équipé 11 millions de véhicules diesel de logiciels faussant les tests de pollution.