L'ancien fonctionnaire du centre de stockage de céréales dans la province du Henan ne sera donc pas extradé vers la Chine. Malgré les garanties de la justice chinoise que Qiao Jianjun ne sera pas condamné à mort, une peine prévue pour le crime financier dont il est accusé, les magistrats suédois ont estimé qu'il existait « de fortes raisons de douter de la fiabilité de cette assurance ».
La plus haute juridiction du pays scandinave considère en effet que même s'il existe des éléments à charge sérieux à l'encontre du ressortissant chinois, son extradition n'aurait pas lieu en raison du risque de persécution dû notamment à ses activités politiques. Qiao Jianjun était en effet dans le viseur de Pékin après avoir adhéré en 2010 au Parti démocrate, interdit dans le pays.
Cette décision risque en tout cas d'envenimer des relations déjà très tendues entre Stockholm et Pékin, notamment après la disparition en 2015 de Gui Minhai, un libraire suédois d'origine chinoise, qui avait été enlevé en Chine. Ou plus récemment encore les querelles diplomatiques entre les deux pays après l'expulsion en septembre dernier de touristes chinois d'un hôtel de Stockholm.