Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Des violences terroristes d’extrême droite sont dans le climat actuel de haine à tout moment possibles. » Pour Timo Reinfrank de la fondation Amadeu Antonio spécialisée dans la surveillance de l’extrême droite, l’heure est grave.
Des listes de responsables politiques circulent sur le net contre des élus en raison notamment de leurs positions favorables aux migrants. Sur le site « Nuremberg 2.0 », on recense tous ceux qui sont accusés de contribuer à l’islamisation systématique de l’Allemagne. Les réseaux sociaux relaient abondamment ces attaques ad hominem.
Après le meurtre au début du mois d’un responsable chrétien-démocrate et l’arrestation le week-end dernier d’un suspect au passé néonazi, deux maires allemands, déjà physiquement attaqués par des extrémistes de droite dans le passé, révèlent avoir reçu de nouvelles menaces. Par exemple, la mairesse de Cologne Henriette Reker grièvement blessée au couteau à l’automne 2015, année où l’Allemagne a accueilli plusieurs centaines de milliers de réfugiés.
Pour le président de l’association des villes allemandes, ces menaces constituent une stratégie de l’extrême-droite : « À partir du moment où tu prends des positions claires, tu es menacé. Nous avons dû nous habituer à ce genre de pratiques. »