De notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Le sexagénaire est allongé la tête en sang, une large balafre barre son front. C'est le résultat de la brutale agression qu'a vécue ce député de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), Frank Magnitz, lundi 7 janvier à Brême. L’élu a été attaqué par trois hommes camouflés. La police estime que l’agression est politiquement motivée.
L’image du député inconscient a été diffusée par l’AfD qui dénonce dans un communiqué une agression due à « une campagne de haine de la classe politique et des médias ». L’été dernier, les locaux du parti à Brême avaient été attaqués et jeudi dernier, un explosif caché dans une poubelle a largement endommagé un bureau de l’AfD en Saxe.
La brutale agression contre le député a provoqué de nombreuses réactions condamnant les faits. Le porte-parole d’Angela Merkel s’est exprimé en ce sens sur Twitter, tout comme le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, et des responsables d’autres partis.
La montée en puissance du parti d’extrême-droite depuis sa création il y a près de six ans et son entrée au parlement fédéral, le Bundestag, en septembre 2017 se traduit aussi par une plus forte polarisation du débat politique. Cela inclut aussi des violences politiquement motivées qu’elles viennent de l’extrême-droite contre des étrangers ou des opposants, ou de l’extrême-gauche contre l’AfD.