Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Les discussions au sein du parti m’ont montré que je ne disposais plus du soutien nécessaire pour exercer mes fonctions ». Dans un bref communiqué, Andrea Nahles a annoncé qu’elle démissionnait de la présidence du SPD et abandonnait la direction du groupe parlementaire social-démocrate.
Défaite humiliante
Le parti a subi une défaite humiliante il y a une semaine lors des élections européennes. Lors d’une réunion tumultueuse du groupe parlementaire la semaine dernière, Andrea Nahles s’est rendu compte des nombreuses critiques à son égard. Elle avait choisi l’offensive en remettant son mandat à la tête du groupe parlementaire en jeu avant de s’apercevoir qu’elle risquait d’être défaite. Elle a choisi ce dimanche de tirer sa révérence.
Quel avenir pour la grande coalition ?
Andrea Nahles a été la première femme à diriger le SPD durant un bref mandat de treize mois. Le malaise au sein du parti aura eu raison de sa personne. Mais la valse des responsables au SPD ne règle pas les problèmes de fond du parti. Avec le départ d’Andrea Nahles, Angela Merkel perd son alliée la plus fiable à la tête de l’actuelle grande coalition.
Les chrétiens-démocrates qui se retrouvaient ce dimanche pour analyser leur propre défaite la semaine dernière aux européennes ont été surpris par la démission d’Andrea Nahles. Leur nervosité est palpable. La présidente du parti Annegret Kramp-Karrenbauer, le patron du groupe parlementaire conservateur et Angela Merkel sont montés au créneau pour plaider la cause de la grande coalition.
« Nous allons poursuivre cette grande coalition, car les sujets que nous avons à régler ne manquent pas, qu’il s’agisse des réformes dans notre pays, de l’avenir de l’Europe ou de la situation dans le monde », a déclaré Angela Merkel.
La CDU veut à tout prix la poursuite de la grande coalition. De nouvelles élections ne seraient pas une sinécure et la nouvelle patronne du parti Annegret Kramp-Karrenbauer est sous pression. Le parti n’a rien à y gagner. Les sociaux-démocrates encore moins. La CDU espère que ses alliés de ce fait ne quitteront pas une grande coalition mal aimée.