Avec notre envoyé spécial à Munich, Pascal Thibaut
Durant deux heures et demie, une dizaine d’orateurs présents sur place et quelques autres par une vidéo enregistrée à l’avance ont plaidé la cause du Bavarois Manfred Weber, le candidat du Parti populaire européen. Un show avec acrobaties et autres intermèdes musicaux pour démontrer l’union des conservateurs européens derrière leur poulain, alors que certains ne sont pas convaincus par sa candidature.
Les Premiers ministres croate et bulgare avaient fait le déplacement. Lech Walesa, le prix Nobel de la paix polonais, était l’invité surprise du meeting. Jean-Claude Juncker, le président de la commission sortante, a estimé dans une vidéo : « J’aimerais vivre dans une Europe conduite par Manfred ».
Angela Merkel, pour son seul meeting de campagne en Allemagne, a insisté sur les qualités de Manfed Weber dans une Europe souvent divisée : « Nous avons choisi une personnalité qui a prouvé qu’elle avait le sens du compromis dans la tradition des fondateurs de l’Europe. Il est le bon candidat aujourd’hui. Il nous faut des médiateurs et non des personnes qui divisent. »
C’est aussi comme cela que s’est présenté l’intéressé, comme l’héritier de la démocratie chrétienne au cœur de la fondation du projet européen.
« Nous ne voulons pas d’Europe de gauche, d’une Europe des interdits, des hausses d’impôts, a affirmé Manfred Weber. Mais nous ne voulons pas non plus d’une Europe nationaliste qui nous ramènerait aux heures les plus sombres de notre continent. Nous sommes au centre. »
Reste à imposer Manfred Weber comme président de la Commission. Une fois les résultats connus dimanche soir, le sommet européen de mardi permettra de se faire une meilleure idée du candidat conservateur.