De notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« L’addition de l’immigration de masse de Merkel toujours plus salée. » « Une fête de bienvenue super chère sur le dos de nos concitoyens. » Pour les responsables de l’AfD, le parti d’extrême-droite, le rapport du ministère des Finances sur les coûts de l’accueil des réfugiés était du pain bénit. La somme globale dépensée par l’Etat est passée de 2017 à 2018, de 21 à 23 milliards d’euros.
Mais la réalité est un peu plus complexe. L’opposition critique d’ailleurs des chiffres qu’elle juge exagérés et demande au gouvernement de faire preuve de plus de transparence.
L’augmentation sur les deux dernières années s’explique d’abord par l’augmentation de 16 % du budget destiné à financer des projets en Afrique pour lutter contre les causes de la migration, soit au total huit milliards d’euros.
Sur les 23 milliards d’euros mentionnés dans le rapport du gouvernement, un tiers est consacré à l’intégration des migrants et est versé aux régions et aux communes. Il s’agit des allocations perçues par les demandeurs d’asile, des programmes pour l’intégration des réfugiés ou de l’aide sociale touchée par 400 000 familles.
Le rapport intègre en revanche des sommes comme le soutien aux crèches ou l’aide aux constructions de logement qui ne concernent qu’à la marge les migrants.