Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Il n’y aura pas de file d’attente devant l’ambassade d’Ukraine en Russie pour le second tour de la présidentielle, dimanche 21 avril. En conflit depuis 2014 avec Moscou, les autorités ukrainiennes ont décidé de ne pas ouvrir de bureaux de vote sur le territoire russe.
Originaire de Lougansk, partie du Donbass séparatiste, Victoria regrette amèrement de ne pouvoir participer au vote : « Beaucoup de gens voudraient voter et je pense que c'est injuste, s’indigne-t-elle. Moi, je serais allée voter, oui, et j'aurais donné ma voix à l'un des candidats. Mais voilà, je ne peux pas. »
Également originaire du Donbass, un jeune homme affirme, quant à lui, ne pas s’intéresser au scrutin. Peu importe le vainqueur, ces élections sont jouées d’avance, nous dit-il d’un air goguenard : « On a de MM. Porochenko et Zelensky qu'ils sont concurrents, en gros. Et alors, lequel des deux pourrait être président ? Aucun n'en est capable, à mon avis !! »
► À lire aussi : Présidentielle en Ukraine: au chevet d’une économie touchée par la corruption
Andreï, installé en Russie depuis une dizaine d’années, n’est pas de cet avis. Originaire de l’ouest de l’Ukraine, il espère que M. Zelensky l’emportera. « Peut-être surtout parce qu'il est jeune. M. Porochenko, lui, n'a rien fait de bien, alors qu'avec un président jeune, il y aura peut-être des progrès. »
Son espoir est que le nouveau président facilite le dialogue entre la Russie et l’Ukraine pour qu’il puisse rentrer dans son pays lorsqu’il le souhaite. Depuis 2014, Andreï n’a pu retourner qu’une seule fois en Ukraine.