De notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
A Kiev, dans une salle blanche aux murs de verre, une petite dizaine de jeunes volontaires s'affairent devant leurs ordinateurs: c’est l’un des secrets de la campagne inédite du comédien Volodymyr Zelenskiy. Oleksandr Prokhorovitch a 25 ans, il coordonne l’équipe : « Ici, nous animons les pages de la campagne et nous répondons aux questions, par mail, sur Facebook, sur Instagram ».
Volodymyr Zelenskiy a snobé les journalistes, les plateaux télé, les rallyes de campagne. A la place, il est parti en tournée de spectacles, il a publié des vidéos originales et recruté plus de 500 000 volontaires en ligne. Tout est passé par les réseaux sociaux. La conséquence la plus directe a été la mobilisation de l’électorat des 18-35 ans.
« Les jeunes n’étaient pas incités à venir voter. Ce n’était pas tendance, c’était ennuyeux. Nous leur expliquons que ce n’est pas difficile, et c’est très important. S’ils ne viennent pas voter, quelqu’un d’autre décidera à leur place », explique Oleksandr Prokhorovitch.
Au lendemain du premier tour, Petro Porochenko a copié cette stratégie. Il a obtenu un certain succès sur ses réseaux, mais son adaptation est tardive. Encore une preuve que la politique traditionnelle est bousculée par ces dix volontaires dans une salle informatique.