Avec notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche
Le rendez-vous avait été donné au pied de la statue du général Souvorov. Un choix symbolique puisque le général a offert de grandes victoires militaires à l’empire russe.
Pour ces manifestants, dont Lioudmila, la session des îles Kouriles serait une trahison d’Etat.
« Je n’ai pas envie de laisser un pays mutilé à mes enfants, dit-elle. J’en aurais honte, c’est pourquoi je suis là aujourd’hui. Vous comprenez, un Etat peut changer, mais récupérer des territoires, c’est impossible. Pourquoi devrait-on céder une terre pour laquelle s’est battu mon grand-père ? »
La faucille, le marteau et le profil de Staline flottent au-dessus des manifestants. Beaucoup expriment la nostalgie d’une puissance soviétique dont l’autorité n’était pas contestée.
« Ces îles appartenaient à l’URSS, maintenant à la Russie, et le moindre transfert serait une concession faite au Japon qui est un Etat résolument pro-américain, qui agit toujours en accord avec les Etats-Unis, estime Alexandre, ancien député communiste. Dans un contexte où les Japonais soutiennent les sanctions contre la Russie, ce serait brader nos intérêts. Pourquoi ? Au nom de quoi ? »
Les manifestants disent vouloir alerter l’opinion sur cette question qui sera discutée ce mardi. Vladimir Poutine recevra à Moscou le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Officiellement, les deux hommes souhaitent aboutir rapidement à un traité de paix.
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