Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
À Kiev, l’annonce russe ne surprend pas. Des mesures de représailles venues de Moscou étaient attendues et elles ne marquent qu’un épisode de plus dans la guerre que se livrent les deux pays sur les plans commercial, militaire, énergétique et financier, ainsi que médiatique et même religieux.
Dans cette dernière vague, l’interdiction du chocolat ukrainien est tout à fait symbolique et vise le président Petro Porochenko : le roi du chocolat, tel qu’il est surnommé, avait bâti une partie de sa fortune dans la confiserie. Là encore, rien de nouveau, car ses produits avaient déjà été interdits par le Kremlin en 2013, avant même l’annexion de la Crimée.
Reste que ces sanctions supplémentaires ne vont pas aider l’économie ukrainienne, qui peine à sortir d’un profond marasme. La balance commerciale est déficitaire et est dépendante de la Russie à hauteur de 12%. L’interdiction de 18 catégories de produits représenterait un manque à gagner d’environ 500 millions d’euros.
Le gouvernement à Kiev s’estime néanmoins confiant : il mise sur une reconversion rapide de ses industriels, dans le cadre de la modernisation et de l’intégration européenne de son économie. L’Union européenne est déjà le premier partenaire commercial de l’Ukraine, à hauteur de 40%.