Avec notre bureau et notre envoyée spéciale à Bruxelles,
La réunion des vingt-huit chefs d’État et de gouvernement a débuté à 9h30, et s'est achevée rapidement avec la validation de l'accord de divorce avec Londres. « Le Conseil européen approuve l'accord de retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord de l'Union européenne et de la Communauté européenne de l'énergie atomique », écrivent les Vingt-Sept dans les conclusions du sommet.
Un moment « tragique » de l’histoire européenne pour Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, une journée empreinte de gravité pour le président Macron qui souligne que le Brexit est « le choix d’un peuple souverain ». Mais au-delà de l’émotion, tous les esprits sont concentrés sur les moyens d’assurer à l’avenir une relation qui soit « la plus proche possible » entre Londres et les Etats de l’UE.
Long processus
Le processus est loin d’être fini. Les députés britanniques doivent se prononcer sur l’accord mi-décembre. Ils devront ensuite voter un texte de loi qui mette en œuvre les dispositions du divorce. Le Parlement européen, lui, votera lui en février ou en mars. « Les députés soutiennent largement cet accord » assure le président de l’hémicycle Antonio Tajani.
La période de transition de vingt-et-un mois doit débuter le 30 mars 2019. Le Brexit entrera alors en vigueur avec ou sans accord. Et dans le cadre de l'accord on entre alors en phase de transition et de négociation sur le détail des relations futures. « L'Union européenne n'a jamais conclu d'accord d'une telle ampleur », souligne la délégation française. Le Royaume-Uni sera le premier partenaire économique de l'Union européenne. Un partenaire essentiel en matière de sécurité, de diplomatie et de défense.
Concurrence équitable
Pendant ces négociations, la France sera particulièrement attentive à deux choses, explique-t-on à Bruxelles, garantir une concurrence équitable entre Londres et les Européens, et garantir un accord satisfaisant sur la pêche, secteur clé pour de nombreux pays européens dont la France bien sûr.
En attendant dans quinze jours le résultat, sans doute périlleux, du vote au Parlement britannique, du côté européen, cette journée a marqué l’aboutissement de dix-sept mois de négociations toujours difficiles, souvent surréalistes.