Avec notre correspondant à Bruxelles, Quentin Dickinson
Theresa May s’est donc précipitée à Bruxelles pour, laissait-elle dire, arracher de haute lutte d’ultimes concessions. Mais ici, l’on fait remarquer que les deux textes du Brexit, celui sur le divorce et celui sur la future relation transmanche, ont fait l’objet d’un accord formel des négociateurs des deux bords, donc aussi ceux de Theresa May, et qu’il est totalement exclu d’y changer une virgule.
Évidemment, on a bien compris ici qu’il s’agit de convaincre, à Londres, ses détracteurs et ses amis, qui sont souvent les mêmes, qu’elle se bat bec et ongle jusqu’à la dernière seconde. On peut prêter les mêmes préoccupations de pure politique intérieure à son homologue espagnol, Pedro Sanchez qui aura provoqué une intense mais courte tension à Bruxelles, en brandissant la menace de son veto sur les deux textes du Brexit. Un veto d’ailleurs juridiquement imaginaire, étant donné que les décisions du Conseil européen se prennent généralement par consensus.
Toujours est-il que voilà Pedro Sanchez rassuré, l’Espagne se voit confirmer un droit de regard, dont, de toute façon, elle disposait déjà, sur toute implication pour Gibraltar de la future négociation, portant sur les relations entre le Royaume-Uni et l’UE post-Brexit.
Le sommet se tient donc bien ce dimanche 25 novembre au matin, et les deux textes seront approuvés par les 28 chefs d’État et de gouvernement – mais rien n’est gagné pour autant, car rien ne garantit que l’accord soit avalisé par le Parlement britannique dans quinze jours, ni qu’en janvier, le Parlement européen l’adopte sans exprimer d’importantes réserves.