Avec notre envoyée spéciale dans l’Essex, Anastasia Becchio
Station balnéaire dans l'estuaire de la Tamise, Southend-on-Sea compte de nombreux hôtels, restaurants et cafés. C'est dans l'un de ces établissements, en bord de mer que travaille Julitta Zareba comme manager, responsable du développement de l'hôtel.
L'entourage rétrécit
Arrivée de Pologne il y a 14 ans, elle a l'intention de rester au Royaume-Uni, mais voit avec inquiétude son entourage se rétrécir. « Mon fils a une institutrice qui est repartie pour la Pologne. Et la maman d’une copine de son école, qui était infirmière, est retournée en Pologne. »
Parallèlement à son emploi dans les nouvelles technologies, Grzegorz Kocój - qui réfléchit à partir s'installer en Espagne - dirige l'école polonaise de Southend-on-Sea, qui accueille, chaque samedi, une soixantaine d'enfants de la région. Cette année, il a déjà vu partir deux de ses enseignantes. « Elles se sentaient déprimées, frustrées et rejetées, elles estimaient ne plus avoir d'avenir ici. »
Professeur de yoga et maman d'un petit garçon, Anna Caplin est arrivée de Pologne il y a 13 ans. Elle a vécu le Brexit comme un choc et sent désormais de l'hostilité au sein la population de Southend-on-Sea, qui a voté en faveur du Brexit à 62%.
« J'essaye de parler à mon fils uniquement en Polonais pour qu'il apprenne et quand je lui parle polonais dans des magasins ou dans la rue, je sens de la désapprobation. Avant, ce n'était pas le cas, les gens ne se montraient pas irrespectueux, mais aujourd'hui ils ne se gênent pas ».
Longues démarches
Anna n'a d'autres choix que de rester au Royaume-Uni : elle voit difficilement son mari britannique se mettre au polonais. Dans les deux années qui viennent, elle va se résoudre à entamer les longues démarches pour obtenir la nationalité britannique.