[Reportage] Brexit: l'inquiétude de la communauté polonaise d'Essex

Les dirigeants européens se réunissent à Bruxelles ce dimanche 25 novembre pour un sommet extraordinaire sur le Brexit. Les Vingt-Sept doivent approuver l'accord de divorce avec le Royaume Uni. Un accord que la Première ministre britannique devra ensuite réussir à faire voter au Parlement. Cette incertitude n'améliore pas la vie des citoyens européens installés au Royaume-Uni, comme les membres de la communauté polonaise établie dans l'Essex, une région qui a voté massivement en faveur du Brexit.

Avec notre envoyée spéciale dans l’Essex, Anastasia Becchio

Station balnéaire dans l'estuaire de la Tamise, Southend-on-Sea compte de nombreux hôtels, restaurants et cafés. C'est dans l'un de ces établissements, en bord de mer que travaille Julitta Zareba comme manager, responsable du développement de l'hôtel.

L'entourage rétrécit

Arrivée de Pologne il y a 14 ans, elle a l'intention de rester au Royaume-Uni, mais voit avec inquiétude son entourage se rétrécir. « Mon fils a une institutrice qui est repartie pour la Pologne. Et la maman d’une copine de son école, qui était infirmière, est retournée en Pologne. »

Parallèlement à son emploi dans les nouvelles technologies, Grzegorz Kocój - qui réfléchit à partir s'installer en Espagne - dirige l'école polonaise de Southend-on-Sea, qui accueille, chaque samedi, une soixantaine d'enfants de la région. Cette année, il a déjà vu partir deux de ses enseignantes. « Elles se sentaient déprimées, frustrées et rejetées, elles estimaient ne plus avoir d'avenir ici. »

Professeur de yoga et maman d'un petit garçon, Anna Caplin est arrivée de Pologne il y a 13 ans. Elle a vécu le Brexit comme un choc et sent désormais de l'hostilité au sein la population de Southend-on-Sea, qui a voté en faveur du Brexit à 62%.

« J'essaye de parler à mon fils uniquement en Polonais pour qu'il apprenne et quand je lui parle polonais dans des magasins ou dans la rue, je sens de la désapprobation. Avant, ce n'était pas le cas, les gens ne se montraient pas irrespectueux, mais aujourd'hui ils ne se gênent pas ».

Longues démarches

Anna n'a d'autres choix que de rester au Royaume-Uni : elle voit difficilement son mari britannique se mettre au polonais. Dans les deux années qui viennent, elle va se résoudre à entamer les longues démarches pour obtenir la nationalité britannique.

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