Avec notre envoyée spéciale à Londres, Anastasia Becchio
Acheter des médicaments à la pharmacie : c'est ce que fait régulièrement Roger Bridgmon pour son petit-fils. « J'ai un petit-fils qui est très malade, il est hémophile. Les médicaments qu'il prend viennent du Danemark, c'est pour ça qu'on est inquiets. »
Même si l'industrie pharmaceutique a été priée de stocker des médicaments, une sortie de l'Union européenne sans accord aura des conséquences, prévient Martin Sawer, directeur de HDA, qui représente les acteurs de l'approvisionnement pharmaceutique : « Il y a des risques de pénurie après le 29 mars si on sort sans accord. Chaque semaine, on importe 37 millions de boîtes de médicaments de 27 pays de l'UE. »
Comme les médicaments, la nourriture pourrait aussi se faire plus rare. Le professeur Tim Lang, de la City University of London, a publié de nombreux rapports pour tenter d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les risques du Brexit pour l'alimentation, sachant que le Royaume-Uni importe 30% de ses produits de pays européens.
« Les entreprises auxquelles j'ai parlé disent qu'en cas d'absence d'accord, 30 jours après la sortie, fin avril, on aura des problèmes. Les entreprises se tiennent prêtes à passer de cinq jours de stocks à 12 jours, mais elles ne pourront pas stocker trois mois. Je pense que c'est complètement fou : le gouvernement et l'opposition ont complètement ignoré ce thème de l'alimentation et ils commencent à peine à prendre conscience des risques. »
Autre crainte du professeur Lang : le Brexit pourrait aussi signifier une dégradation de la qualité et de la sécurité alimentaire.
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