Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Dans le traité de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, un article met Madrid en colère, à savoir l’article 184, qui en substance établit que ce minuscule territoire de Gibraltar, situé à l’extrême sud de l’Espagne, à l’entrée du détroit du même nom, n’est pas un problème.
Or, pour le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez, le sort de Gibraltar est un enjeu important, national, pour reprendre ses termes. Il reprend en effet la position espagnole de toujours, à savoir : Gibraltar est une colonie britannique qui - c’est ce que dit le traité d'Utrecht de 1713 - doit revenir dans le giron espagnol dès lors qu’il change de statut.
Or, c’est bien ce que martèle ces jours-ci le ministre des Affaires étrangères Josep Borrell : au moment même où se produira officiellement le Brexit, le territoire de Gibraltar ne sera plus la même chose et Madrid devra donc avoir le dernier mot sur son avenir. Une position rejetée avec force par Fabian Picardo, le ministre en chef de Gibraltar qui souhaite, lui, conserver la très importante autonomie de ce territoire.
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