En proie aux divisions de son propre camp, Theresa May sera nettement plus à son aise devant les 900 patrons britanniques de la CBI, la « Confederation of British Industry », principal syndicat patronal du Royaume-Uni.
Comme elle l’a fait hier dans une rare interview télé, elle défendra l’accord technique trouvé avec Bruxelles. Pour rappeler qu’une longue semaine de négociations s’annonce pour en discuter les détails. Mais que l’essentiel est acquis : un accord a été trouvé.
C’est exactement le discours tenu par la directrice de la CBI, Carolyn Fairbairn.
Il faut dire que les risques liés à la sortie de l’Union européenne sans un accord, le brexit dur, sont connus : perturbations des chaînes d’approvisionnement, pénuries, et autres.
La CBI rappellera encore aujourd’hui, étude académique à l’appui, quelques données sur l’impact de la perspective d’un brexit sans accord. 8 entreprises sur 10 ont vu leurs investissements affectés. C’est le cas du secteur automobile par exemple dont plusieurs dirigeants comme celui de Rolls-Royce qui ont soutenu publiquement le projet d’accord.
Pour la CBI, l’accord n’est pas parfait certes, mais pour il garantit au moins pour les entreprises un répit avec cette période de transition jusqu’à 2020.
C’est donc avec soulagement qu’il a été accueilli.
Comment le patronat réagit au débat en cours dans le camp conservateur de Theresa May ?
Très mal évidemment ! D’une crise à l’autre. La directrice de la CBI a lancé une charge virulente contre ceux qui vivent selon elle dans une bulle à Westminster, le siège du Parlement britannique, et qui n’écoutent pas les entreprises. Des entreprises réduites au rang de spectatrices d’un psychodrame qui dure depuis 2 ans et demi.
Cette semaine s’annonce aussi cruciale parce qu’un vote de défiance contre le gouvernement de Theresa May menace. Une vingtaine de signatures auraient été réunies sur 48 nécessaires pour organiser ce vote.
De quoi replonger les acteurs économiques dans le brouillard
Déjà, la semaine dernière, la livre sterling a plongé après la vague de démissions au gouvernement et des secteurs déjà fragilisés comme l’immobilier, ou les banques britanniques ont vu leur valeur en Bourse dévisser. On imagine ce que la chute du gouvernement entraînerait comme conséquences.
La fin annoncée du programme de rachat d’actifs de la Banque centrale européenne
Ce sera probablement pour la fin décembre annonce ce matin le gouverneur de la banque de France. Le « Quantitative-easing », c’est ce programme lancé en 2015 pour sauver la zone euro de la déflation en rachetant à grande échelle des obligations d’Etats puis d’entreprises pour permettre aux banques de réinjecter l’argent disponible dans l’économie. Plus de 2 600 milliards d’euros y ont été consacrés. Tout l’enjeu, c’est d’en sortir en douceur. Voilà pourquoi les montants injectés ont été réduits graduellement depuis le début d’année. Et même après la fin des achats « nets », la BCE devrait continuer de soutenir l’économie en renouvelant les obligations anciennes. Et maintenir des taux directeurs inchangés au moins jusqu’à l’été 2019.
La Chine ne veut plus être la première destination mondiale du recyclage
Ce n’est pas un secret. Depuis de longues années, les pays développés envoient en Asie une grande partie de leurs déchets recyclables. Depuis 1992, par exemple, 106 millions de tonnes (soit presque la moitié) du plastique produit dans le monde étaient exportées en Chine, d’après l’ONU. C’en est trop, a décidé le gouvernement chinois qui a banni 32 types de déchets solides. Rebuts d’acier, bois, pièces automobiles et de navires. La liste va encore s’allonger à partir du 31 décembre prochain. Evidemment, le pays qui en pâtit le plus, ce sont les Etats-Unis. Gros pays consommateur, avec qui Pékin est en pleine guerre commerciale. Les industriels du recyclage américains et Européens sont obligés d’entreposer les déchets en attendant de trouver une solution.