Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Dans un contexte de fortes tensions, depuis ces dernières heures, entre les deux-vices présidents du Conseil, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, qui s’écharpent sur une étendue de l’amnistie fiscale défendue par la Ligue, la lettre de Bruxelles, sur le projet budgétaire jugé hors des clous européens, a en quelque sorte rajouté de l’huile sur le feu.
Très expansionniste, ce budget dit « du peuple » prévoit un déficit de 2,4 % pour 2019, alors que la dette italienne atteint 131 % du produit intérieur, soit le ratio d’endettement le plus élevé de la zone euro après la Grèce.
« Je n’imagine pas l’Italie sans l’Europe »
Mais le commissaire européen, Pierre Moscovici, qui a rencontré à Rome le ministre de l’Économie, Giovanni Tria, a tenté de dédramatiser la situation, lors d’une conférence de presse.
« Nous sommes en désaccord, incontestablement, a-t-il déclaré. Mais nous devons gérer ces désaccords avec sang-froid. En restant ensemble, dans le même cadre commun qui est celui de la zone euro, des règles de l’Europe. J’ai beaucoup de sympathie pour ce pays qui est fondateur de l’Europe. Je n’imagine pas l’Italie sans l’Europe. L’Europe sans l’Italie. Ni l’euro sans l’Italie et l’Italie sans l’euro ».
Pour sa part, Giovanni Tria a timidement déclaré que « certaines mesures, contenues dans le projet de loi de finances pourraient être corrigées par le Parlement ». Rome devrait répondre à la lettre de Bruxelles au plus tard le 22 octobre.