Marine Le Pen-Matteo Salvini: une rencontre au goût d'inachevé

La présidente du Rassemblement national (ex-FN) Marine Le Pen a rencontré ce lundi 8 octobre à Rome le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini. Mais le rendez-vous n'a peut-être pas été à la hauteur des attentes.

Avec notre envoyée spéciale à Rome, Anne Soetemondt

Ce passage à Rome marque le début d'une tournée européenne de Marine Le Pen. La présidente du Rassemblement national doit rencontrer plusieurs leaders populistes afin de lancer une dynamique pour les élections européennes de l'an prochain. « C'est l'histoire avec un grand H qui va s'écrire au mois de mai prochain », promet-elle.

Voilà des mois que la présidente du Rassemblement national annonce ce voyage en Italie. Aux côtés du très médiatique Matteo Salvini, fer-de-lance de la lutte contre les migrants, l'élue d'extrême droite en est convaincue : les Européennes de mai prochain pourraient mener les partis nationalistes à la victoire.

« Ce grand combat, nous allons le mener ensemble avec Matteo et d'autres peuples d'Europe qui prennent conscience qu'il y a en réalité la nécessité d'une alternance à la direction de l'Europe », a annoncé Marine Le Pen.

La rencontre a eu lieu au siège de l’UGL, syndicat proche de l’extrême droite italienne.Si la salle était petite et l'organisation un peu bancale, la présidente du Rassemblement national a indéniablement marqué des points ce lundi en arrachant sa photo avec l’homme qui aujourd'hui fait trembler l’Europe.

« Nous avons l’honneur d’être confrontés à l’exercice du pouvoir et de démontrer que les soi-disant populistes sont meilleurs gouvernants que les socialistes. J’espère que cela sera bientôt le tour de Marine », a déclaré Matteo Salvini. Des encouragements, un même objectif, mais peu de propositions. La rencontre de ce lundi aura surtout fait crépiter les flashs des appareils photo.

Marine Le Pen prend ses distances avec Steve Bannon

La conférence a aussi été l’occasion pour Marine Le Pen d'adresser un message en forme de mise en garde à Steve Bannon. En mars dernier, l'ex-conseiller de Donald Trump était l'invité d'honneur du congrès de refondation du Rassemblement national. Son expérience auprès du président américain, son rôle dans la conquête du pouvoir collaient alors parfaitement avec la stratégie du parti français d'extrême droite. Steve Bannon avait été très applaudi.

Aujourd’hui, Marine Le Pen a décidé de prendre ses distances. Pas question de donner l'impression qu'avec sa fondation, c'est Steve Bannon qui va organiser les partis nationalistes à sept mois des Européennes.

« M. Bannon n’est pas issu d’un pays européen. Il est un Américain. La force politique qui naîtra des élections en Europe, c’est nous et nous seuls qui la structurerons. Car nous sommes attachés à notre liberté, à notre souveraineté. Que les choses soient extrêmement claires sur ce sujet », a-t-elle averti.

Une prise de distance exprimée également par les dirigeants de l’extrême droite hongroise, autrichienne, britannique ou belge. Mais qui tranche avec la visite de Steve Bannon début septembre à Matteo Salvini.

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