Steve Bannon poursuit son entrisme d'extrême droite en Italie

L'ancien stratège de Donald Trump, Steve Bannon, se rend régulièrement en Italie. Mais jusqu'à présent, il n'était jamais intervenu publiquement dans ce pays. Cette étape vient d'être franchie. L'ancien patron du site d'informations ultra-conservateur Breitbart pousse ses pions en Europe, avec les élections à la Commission européenne pour horizon.

Avec notre correspondante à Rome,  Anne Le Nir

Steve Bannon a notamment conseillé, dans l'ombre, la Ligue de Matteo Salvini pour les législatives du printemps dernier, puis a fortement appuyé l'alliance post-électorale entre le Mouvement 5 Etoiles et ce parti très droitier. Il y a deux semaines, Salvini l'a reçu au ministère de l'Intérieur et lui a fait part de son intérêt pour son rassemblement des forces eurosceptiques en Europe baptisé « Le Mouvement ».

L'occasion de sa première intervention publique lui a été donnée samedi soir 22 septembre par Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, réuni à Rome pour sa petite kermesse annuelle. Durant son discours, Steve Bannon a assuré que la révolution contre le « parti de la finance » des élites et des technocrates de Bruxelles pouvait partir d'Italie qui, dit-il, est aujourd'hui « le centre de l'univers de la politique ».

«Je passerai 80% de mon temps en Europe»

Il a évoqué différents thèmes chers aux forces d'extrême droite, lutte anti-migrants, défense de la « classe moyenne blanche », souverainisme... Autant de propos qui ont ravi l'ambitieuse Giorgia Meloni prête à adhérer, comme Matteo Salvini, au « Mouvement ». Lancé cet été, ce réseau de forces ultra-eurosceptiques créé par l'ancien conseiller de Donald Trump a pour objectif d'organiser les différentes formations de droite radicale et favoriser l'élection, en mai 2019, d'un groupe d'eurodéputés suffisamment fort pour bloquer l'action des forces traditionnelles.

Steve Bannon mène depuis plusieurs mois une campagne anti-Union européenne que l'a conduit dans plusieurs capitales, où il a systématiquement fustigé les élites, la bureaucratie et les médias traditionnels.

L'ambition de l'ex-stratège de Donald Trump est d'engendrer une révolte populiste de droite à travers le continent grâce aux élections du Parlement européen en mai 2019. « Avec Le Mouvement, et mes partenaires en Belgique [où sera installé son QG], nous allons construire un groupe et lorsque le président Trump aura battu le parti démocrate aux élections (de mi-mandat) en novembre, je passerai 80% de mon temps en Europe en vue des élections européennes », a-t-il annoncé.

Issu d'une famille catholique irlandaise, Steve Bannon a aussi profité de son séjour romain pour se rapprocher de l'institut catholique Dignitatis Humanae, un centre d'études dirigé par le cardinal américain Leo Burke, l'un des principaux contradicteurs conservateurs du pape François.

→ RELIRE : Steve Bannon s’appuie sur l’église et Salvini pour conquérir l’Europe

Partager :