Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« Bannon et Breitbart vont travailler ensemble à une transition en douceur », peut-on lire sur le site d'information le plus suivi de l'extrême droite américaine. Mais il s'agit bien là d'un brutal épilogue pour l'ancien conseiller spécial du président.
Les propos incendiaires qu'il a tenu dans le livre Feu et Fureur contre la famille Trump ont achevé sa chute entamée en août dernier avec son départ de la Maison Blanche. Et ses regrets exprimés en début de semaine n'ont pas pu enrayer son déclin. Appelé « Steve le débraillé » par Donald Trump depuis la sortie de l'ouvrage, l'ancienne éminence grise de la présidence a progressivement été lâchée par tous : par la famille Mercer tout d'abord, des milliardaires qui soutenaient ses projets ; par les membres plus radicaux du camp républicain ensuite, sommés de choisir leur camp ; par ses lecteurs enfin.
« Steve est un élément de valeur de notre histoire, et nous lui serons toujours reconnaissants pour ce qu'il nous a aidé à accomplir » a déclaré le patron de Breitbart News en forme d'épitaphe. Il est vrai qu'en quelques années, Steve Bannon aura réussi à transformer ce site internet quasi inconnu en plateforme d'opinion majeure de l'aile dure de la droite républicaine. Le sulfureux promoteur du national-populisme à l'américaine, désormais sans emploi, peut aussi se targuer d'avoir largement contribué à faire élire Donald Trump à la présidence.