Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Le « policier du dimanche soir » à la télé est une institution en Allemagne. Les responsables de la grande coalition doivent régulièrement y renoncer pour des réunions de crise. Mais il est vrai que leurs querelles ne manquent pas de rebondissements non plus.
L'affaire agite l'Allemagne depuis des jours. Les doutes émis par Hans-Georg Maassen au sujet d'une vidéo sur une chasse à l'homme lors d'une manifestation anti-migrants fin août à Chemnitz, les reproches à son encontre sur une proximité supposée avec l'extrême droite ont alimenté les appels à la démission.
La semaine dernière, un premier compromis prévoyait certes son départ. Mais sa promotion comme secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur, un statut supérieur et mieux payé, est mal passée et a suscité un tollé.
Le troisième épisode à suspense de l'affaire Maassen s'est conclu dimanche soir 23 septembre par un compromis revu et visité : l'intéressé intègre bien le ministère de l'Intérieur mais il devient cette fois conseiller spécial du ministre pour les questions internationales. Pas de promotion.
Malgré cet accord, l'image de la grande coalition ne ressort pas grandie de cette affaire. Elle a illustré encore plus le manque d'autorité d'Angela Merkel. La présidente du SPD Andrea Nahles qui avait approuvé le premier compromis a été conspuée par ses pairs. Son autorité a aussi souffert. Et le ministre de l'Intérieur et président de la CSU bavaroise Horst Seehofer est plus impopulaire que jamais, également dans le camp conservateur. Il pourrait bien être le fusible qui sautera après une éventuelle défaite de son parti lors des élections régionales de la mi-octobre.