Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Une décision consensuelle et durable. » L’objectif est fixé par Angela Merkel mais le but sera-t-il atteint ? La chancelière veut une solution durant le week-end pour que la grande coalition puisse retourner à ses chères études au lieu de s’écharper.
Le compromis trouvé mardi entre les trois dirigeants, la chancelière pour la CDU, son allié bavarois le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer pour la CSU et Andrea Nahles, la présidente du parti social-démocrate n’aura tenu que quelques jours. Le patron critiqué du renseignement intérieur Maassen avait dû quitter son poste comme le voulait le SPD. Mais il avait été nommé secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur ce qui ressemblait fortement à une promotion. Une solution qui a provoqué la colère dans les rangs sociaux-démocrates mais aussi des critiques à droite. Andrea Nahles a écrit à ses alliés : « Les réactions négatives de la population montre que nous nous sommes trompés. »
« Cela est une bonne chose et c’est nécessaire, a déclaré pour sa part Angela Merkel. Les défis intérieurs et extérieurs auxquels nous sommes confrontés exigent que nous puissions nous concentrer pleinement sur notre travail. Et nos concitoyens sont en droit d’exiger que nous prenions en compte leurs inquiétudes et leurs problèmes. »
Un sondage tout frais, donnant les partis de la grande coalition à un niveau historiquement bas, aura-t-il raison des arrière-pensées partisanes ? Car un nouveau compromis boiteux ne peut qu’accélérer cette tendance et renforcer l’extrême droite.