Allemagne: après Chemnitz, le patron du renseignement sur la sellette

Les débats autour des manifestations anti-migrants dans l'est de l'Allemage, à Chemnitz au début du mois puis le week-end dernier à Köthen ont aussi des retombées politiques au niveau national. Dans leurs analyses des incidents, certains comme la chancelière Merkel ont dénoncé « des chasses à l'homme ». D'autres rejettent ce terme jugé excessif. Le patron du renseignement intérieur a mis en doute l'authenticité d'une vidéo montrant de telles scènes. Il est sous pression et de nombreux responsables réclament sa démission. Il doit être auditionné mercredi par les députés.

Avec notre correspondant à Berlin,  Pascal Thibaut

Hans-Georg Maassen sauvera-t-il sa tête ? Le patron du renseignement intérieur a sans doute préparé avec minutie son audition devant deux commissions du Bundestag. Les députés, notamment ceux de l'opposition, sont remontés. Mais des sociaux-démocrates de poids réclament son départ. Et des chrétiens-démocrates n'en pensent pas moins.

Dans une interview en fin de semaine dernière, le patron de l'Office de protection de la Constitution a émis des doutes sur l'authenticité d'une vidéo réalisée lors de manifestations anti-migrants à Chemnitz. On y voit des étrangers pourchassés dans la rue. Ses déclarations étaient en contradiction avec celles d'Angela Merkel qui avait dénoncé une chasse à l'homme à Chemnitz. Une prise de parole publique d'un fonctionnaire désavouant la cheffe du gouvernement était des plus inhabituelles. Mais Hans-Georg Maassen était soutenu par son supérieur hiérarchique, le ministre de l'Intérieur. Les deux hommes critiquent la politique migratoire menée dans le passé par Angela Merkel.

Le patron du renseignement intérieur a depuis relativisé ses propos et concédé que la vidéo était authentique. Il reproche en revanche aux médias d'avoir fait preuve de légèreté en la diffusant trop vite.

Hans-Georg Maassen est aussi critiqué pour ses liens peu clairs avec le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne. Plusieurs rencontres avec ses dirigeants constituaient-ils des contacts habituels avec des responsables politiques ou allaient-ils plus loin ?

Partager :