La livre turque a perdu plus de 20% de sa valeur en un mois, 40% depuis le début de l'année. Les faiblesses structurelles de l'économie turque et la politique autoritaire du président Erdogan effraient les investisseurs. Pour compléter le tableau, les Etats-Unis viennent d'augmenter leurs taxes sur les importations d'acier et d'aluminium turcs.
« Ce tableau montre que les Etats-Unis sont isolés et ébranlés. Le dollar, dans le commerce mondial, était un instrument fiable. Ce n'est plus le cas, la confiance est ébranlée », commente le ministre turc des Finances Berat Albayrak.
Un discours paradoxal, destiné à la population turque à qui les autorités présentent les difficultés économiquesactuelles comme le fruit d'un « complot » américain.
A la tribune, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire ne reprend pas cet argumentaire, mais affiche son soutien à l'allié turc. Un soutien a minima.
« La France continuera à soutenir toutes les entreprises françaises qui font du commerce avec la Turquie. C’est à nos yeux le meilleur moyen de renforcer ces liens économiques et commerciaux entre nos deux nations », affirme Bruno Le Maire.
Une convention fiscale qui lie la France et la Turquie depuis plus de trente ans sera rénovée. Les atteintes à la liberté d'expression ou les purges dans la fonction publique turque n'ont pas été abordées. Un plan de modernisation de l'économie turque doit être présenté début septembre.