Ankara se rapproche de Moscou malgré les réticences

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a reçu son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, vendredi 24 août, à Moscou. Cette rencontre confirme un rapprochement diplomatique sensible entre deux pays dont les relations bilatérales s'étaient glacées, en 2015, à la suite de la destruction d'un bombardier russe par l'aviation turque au-dessus de la frontière turco-syrienne. Concernant la situation en Syrie, les deux pays affichent une entente pragmatique malgré leurs divergences.

Avec notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche

Les deux ministres s'étaient vus il y a une dizaine de jours à Ankara. Vendredi 24 août à Moscou, il s'agissait de leur sixième rencontre depuis le début de l'année. Les deux hommes soulignent la régularité des échanges entre le président russe, Vladimir Poutine, et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, se félicitent des liens tissés au niveau parlementaire, et énumèrent les intérêts mutuels.

La collaboration économique, les projets énergétiques, le tourisme, puisque les Russes sont de retour sur les plages d'Izmir et d'Antalya. Moscou promet de son côté d'assouplir le régime de visa pour les citoyens turcs.

Des frictions sur la Syrie

La situation syrienne a bien sûr été évoquée. Moscou et Ankara mettent en avant leurs points d'accord : la nécessité de favoriser le retour des réfugiés, la lutte contre le terrorisme. 

C'est en tout cas sur la Syrie qu'est apparu un sujet de friction. Mevlüt Cavusoglu a mis en garde contre une « catastrophe » dans la province d'Idleb en cas d'offensive de Damas.

Il s'agit de la dernière place forte contrôlée par rebelles et jihadistes. La diplomatie turque estime qu'une telle option militaire nuirait à la confiance entre Ankara et Moscou sur la question syrienne.

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