Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
Retraites, conscription, indépendance de la justice ou climat, Angela Merkel s'est efforcée de recentrer le débat politique dominé depuis des mois par les questions migratoires vers les sujets qui intéressent le plus les Allemands si on en croit les sondages : les questions de vie quotidienne et de politique intérieure.
Sereine, la chancelière semble avant tout décidée à tourner la page des conflits qui l'ont opposée en début de l'été à son ministre de l'Intérieur, le conservateur bavarois Horst Seehofer.
Peu de place donc pour la politique étrangère et la diplomatie. Sauf lorsqu'est abordée la question des relations transatlantiques depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir et la diminution de l'engagement américain dans la défense de l'Europe.
« Nous devons assumer davantage de responsabilités, estime la chancelière. Ça veut dire dans le cas de l'Allemagne qu'il faut miser sur l'Europe, que nous parlions d'une même voix, et ce qui est à mon avis important, que l'Allemagne prenne davantage ses responsabilités dans les questions de défense. »
Mais pas question pour Angela Merkel d'aller jusqu'à la création d'un fonds monétaire européen qui permettrait à l'Europe de gagner en indépendance vis-à-vis des USA, comme l'a proposé la semaine dernière son ministre social-démocrate des Affaires étrangères Heiko Maas.