Comment rendre Nord Stream 2 acceptable aux yeux des Européens et de l'administration américaine ? Angela Merkel a durci le ton vis-à-vis de Vladimir Poutine depuis l'annexion de la Crimée, mais elle ne peut pas se priver de ce nouvel approvisionnement gazier russe sous la Baltique : l'Allemagne doit s'éloigner du charbon.
Le président américain Donald Trump avait donc beau jeu au sommet de l'Otan d'accuser la chancelière allemande d'être de ce fait « prisonnière » de la Russie. Nord Stream 2 est dans le collimateur des Etats-Unis, qui ont voté des sanctions contre les entreprises européennes qui participeraient à ce chantier russe.
Opposition européenne
En Europe, la Commission de Bruxelles n'est pas favorable au projet, la Pologne y est farouchement opposée. Ces obstacles sont plus politiques que techniques : Nord Stream a obtenu ses permis de construction en Allemagne, en Finlande et en Suède. Seul le Danemark impose un changement de tracé.
Angela Merkel pourrait donc proposer un compromis à Vladimir Poutine : que Nord Stream 2 n'assèche pas totalement le transit à travers l'Ukraine, mais qu'il lui garantisse au moins 70 millards de m³, estime Thierry Bros, un expert du secteur, ce qui de facto forcerait le consortium à renoncer à l'un des deux nouveaux tuyaux de Nord Stream 2.