Les faits remontent à une semaine. Angela Merkel se rendait alors à Dresde le 16 août, accueillie comme lors de chacune de ses apparitions en ex-RDA : par des sifflets et une manifestation du mouvement anti-islam Pegida.
Les choses ont dérapé lorsqu'un manifestant a pris violemment à partie une équipe de la chaîne de télévision publique ZDF, pour l’avoir filmé « en plein visage ». La police est alors arrivée à la rescousse, et a pris parti pour le manifestant. Mais le scandale est monté d’un cran jeudi 23 août, lorsque le ministère local de l’Intérieur a reconnu que le manifestant en question appartenait à la police judiciaire locale. En vacances à cette date, il manifestait à titre privé.
L'affaire ne cesse de faire des vagues. La ministre de la Justice Katarina Barley a qualifié « les événements en Saxe » de « vraiment inquiétants ». Lors d’une conférence de presse à Tbilissi en Géorgie, la chancelière Angela Merkel, elle, a « plaidé » pour « la liberté de la presse ». Même si le droit de manifester doit être respecté, « quiconque participe à une manifestation doit partir du principe qu'il peut être observé et filmé par les médias », a-t-elle ajouté.
L'opposition dénonce un possible noyautage de la police saxonne par l'extrême-droite et s'insurge des déclarations du chef du gouvernement de Saxe. Car Michael Kretschmer, membre de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière, a lui défendu la police, confirmant l'impression déjà largement répandue que la Saxe est particulièrement touchée par l'extrême-droite.