Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaud
On n’aura sans doute jamais entendu Angela Merkel durant une conférence de presse, à côté de son visiteur, répéter autant de fois qu’elle avait des divergences avec lui. Si la chancelière allemande, comme le Premier ministre hongrois, se rejoignent sur la politique migratoire sur la nécessaire protection des frontières extérieures de l’Union européenne, ils divergent, en revanche, sur le reste.
Angela Merkel met en avant la dimension humanitaire de cette politique migratoire pour que l’Europe ne perde pas son âme et qu’elle ne devienne pas une forteresse. Pour la chancelière, une migration légale vers l’Europe doit rester possible. Viktor Orban, lui, veut d’abord fermer les frontières et ne pas importer de problèmes.
Le Premier ministre hongrois n’apprécie pas non plus qu’on lui reproche son manque de solidarité sur ce dossier. Il a souligné que 24 000 personnes surveillaient la frontière sud de l’Union européenne en Hongrie, et ce, pour le compte du reste de l’Europe. Angela Merkel a dû concéder que cela n’était pas négligeable.
Sur le retour possible de migrants en Allemagne, mais déjà enregistrés en Hongrie, au cœur des discussions actuelles entre l’Allemagne et d’autres partenaires européennes, Budapest estime ne pas être concerné. Pour Viktor Orban, ces migrants doivent être ramenés en Grèce, premier pays européen par lequel ils sont arrivés, d’après lui, et où l’enregistrement aurait dû avoir lieu.