Plusieurs cars de forces de l’ordre, policiers sur le trottoir, déploiement du personnel de sécurité du consulat... C’est peu de dire que le vote des Turcs de France se déroule sous haute surveillance. Avec des élections avancées par surprise d’un an et demi, la campagne a été brève. Mais pas de quoi entamer la motivation des soutiens du parti au pouvoir, présents 20 minutes avant la toute première ouverture du bureau de vote.
« C’est un jour important pour soutenir notre président, affirme un électeur turc à Boulogne-Billancourt. Il est présent, il est là pour son peuple. Beaucoup de gens [qui] vivent en Turquie, ne voient pas Erdogan comme un dictateur. En France, on est là, on le juge comme un dictateur. Cela n’est vraiment pas acceptable. »
« Chez nous il n’y a pas la démocratie »
« Le dictateur », ces mots s’étalaient avec la photo du président Erdogan en Une du magazine Le Point il y a deux semaines. Menaces sur les réseaux sociaux, intimidation de kiosquiers pour qu'ils retirent la Une de leurs affiches de façades... La pression de militants pro-Erdogan a été forte. Des pressions « parfaitement inacceptables », a jugé Emmanuel Macron.
Un qualificatif bien loin de choquer chez ses opposants. « Ce n’est pas une insulte, c’est la vérité », assure une électrice.« Il faut que ça change », espère une autre. « Chez nous il n’y a pas la démocratie. Il n’y a que les prisons, il n’y a pas de projet pour les nouvelles générations », déplore un autre électeur de l'opposition.
Sous le regard insistant des pro-Erdogan, ce couple ne dira pas pour quel parti d'opposition il a voté en France comme ailleurs en Europe. La diaspora turque vote en majorité pour l'AKP.