Allemagne: face-à-face tendu entre partisans de l'AfD et contre-manifestants

Quelque 5 000 supporters de l'AfD d'un côté de la porte de Brandebourg à Berlin, quatre fois plus de contre-manifestants de l'autre côté et 2 000 policiers entre les deux groupes. La capitale allemande a été le théâtre ce dimanche 27 mai d'un face-à-face tendu.

Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux

Au milieu des drapeaux allemands et des slogans anti-Merkel, quelques milliers de sympathisants et adhérents de l’AfD sont regroupés face à la porte de Brandebourg. Le parti d’extrême droite avait dans un premier temps annoncé 10 000 participants pour sa « manifestation de l'avenir de l'Allemagne », un rassemblement pour « régler les comptes avec une politique irresponsable » en matière de gestion des réfugiés. Mais malgré les bus affrétés par le parti, l'AfD semble avoir eu du mal à mobiliser, au point de proposer une indemnité de 50 euros à ceux de ses partisans qui prendraient la route de Berlin et de revoir ses chiffres à la baisse. Ils sont finalement 5 000 ce dimanche.

Magda, 57 ans, cadre de l'AfD à Cottbus en ex-RDA, explique les raisons de cette manifestation : « Pourquoi nous sommes là ? Parce qu'on rejette catégoriquement la politique de l'asile. Ca ne peut pas continuer ainsi en Allemagne. Ca devient de pire en pire. Je me suis déjà fait agresser deux fois, physiquement, par nos nouveaux concitoyens immigrés ! A Cottbus ! Et si vous voulez mon avis sur ces groupes d'immigrés, il est très clair : Frontières étanches. Frontières étanches et dehors pour tous ceux qui n'ont pas de titre de séjour ! »

De l’autre côté de la porte, l’ambiance est tout autre. A l’appel de sept clubs de la ville, 15 000 personnes ont dansé tout l'après-midi dans le Tiergarten, le principal parc de Berlin, au son de la musique techno et au milieu de banderoles dorées et multicolores, pour protester contre l'AfD. « Si on regarde en arrière, vers les années 30, on voit qu'il ne suffit pas de rester chez soi et de se plaindre. Il faut aussi se mobiliser, et montrer qu'on est contre l'extrême droite, contre le fascisme, pour la démocratie, et contre les gens qui font de l'agitation de façon particulièrement lâche contre nos concitoyens d'origine étrangère », explique Kai, 50 ans.

L'AfD polarise en Allemagne. Le parti né en 2013 est entre temps devenu troisième force politique du pays, à la faveur des élections de septembre dernier. Depuis, il semble stagner dans les sondages et dans le débat politique.

 

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