Avec notre correspondante à Rome, Anne Tréca
Pour l'instant, pas de confrontation directe, mais déjà l'annonce de sérieux désaccords. Samedi, Luigi di Maio annonce la mort du chantier du TGV Lyon-Turin.
Ce projet a été lancé il y a plus de 15 ans pour relier les réseaux à grande vitesse italien et français. Un travail au coût faramineux, déjà en partie réalisé, mais actuellement mis en pause du côté français.
Di Maio veut l'arrêt pur et simple du chantier, mais sans dire si et comment seraient alors remboursés les 2,5 milliards que la France serait en droit de réclamer à l'Italie.
Or la tenue des comptes semble bien être le point faible de ce futur gouvernement. Le programme qui sera présenté aujourd'hui au président de la République coûtera au bas mot 100 milliards de déficit supplémentaires, dans un pays à peine revenu à l'équilibre.
A travers la presse, Bruno Le Maire, le ministre français de l'Economie l'a rappelé aux nouveaux élus italiens : il y a des règles à respecter sinon c'est l'Europe entière qui est à risque.
Sur Twitter Matteo Salvini furieux a aussitôt dénoncé une intrusion inadmissible dans les affaires italiennes et répété son mot d'ordre : les Italiens d'abord.
Avant même d'exister, le futur gouvernement italien affiche une ligne nationaliste pure et dure. Le dialogue Paris - Rome s'annonce difficile.
Inquiétude également palpable du côté de l'Union européenne. « Nous ne paniquons pas et attendons de voir le gouvernement nommé et son programme », tentait de tempérer récemment un porte-parole de la Commission européenne. Signe d'inquiétude pourtant, le vice-président de l'exécutif européen a toutefois prévenu il y a quelques jours : « Les règles du pacte de stabilité et de croissance s'appliquent à tous les Etats membres. »
Pacte budgétaire, desaccord diplomatique sur les sanctions vis-à-vis de la Russie, gestion de la crise migratoire : les sujets de discorde ne manquent pas entre les deux partis italiens et leurs partenaires européens.