Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Sept entreprises néerlandaises auraient participé à la construction du Pont de Crimée, alors que tout investissement dans la presqu’île est frappé de sanctions par l’Union européenne. Ces entreprises bataves sont soupçonnées d’avoir livré, installé et entretenu des machines ainsi que des pièces détachées.
- (Ré)écoutez notre reportage : Crimée, le projet de pont du détroit de Kertch, symbole du rattachement à la Russie
L’une de ces entreprises aurait par exemple fourni en 2016 un pilon hydraulique destiné à l’ancrage des pilotis. Dans la zone géologiquement instable du détroit de Kertsch, il a fallu creuser jusqu’à 56 mètres pour certaines piles du pont. Le directeur de l’entreprise affirme que son matériel a été utilisé uniquement dans la partie russe du chantier, mais l’argument risque d’être balayé lors d’un éventuel procès au pénal.
La Cour européenne de justice estime que ce pont sape l’intégrité territoriale de l’Ukraine et le gouvernement des Pays-Bas condamne tout ce qui peut amener à une normalisation par défaut de la situation. Les entreprises concernées risquent 820 000 euros d’amende et leurs dirigeants une peine de 82 000 euros ou six ans de prison.