France: les autorités critiquées pour la gestion des violences du 1er-Mai

La manifestation parisienne du 1er-Mai a été émaillée de violences et de dégradations venant notamment de groupes d’ultragauche. Environ 1 200 militants « black blocs » ont perturbé le traditionnel défilé syndical avec des voitures incendiées, des vitrines cassées et des magasins calcinés. Le lendemain de la fête du Travail, on nettoie, mais on demande aussi des comptes aux autorités : la police n’a-t-elle pas tardé à réagir ?

Pourquoi tant de violences mardi 1er mai dans les rues parisiennes ? Le gouvernement a-t-il failli ? Mercredi 2 mai, le patron du parti socialiste, Olivier Faure, a réclamé la création d'une commission d'enquête parlementaire. La veille au soir, le chef du parti les Républicains Laurent Wauquiez a dénoncé la « faillite de l'État régalien » sur Twitter.

Au total, 20 000 personnes étaient présentes dans le cortège syndical, selon la police, et 14 500 dans un deuxième cortège, composé de militants libertaires d’ultragauche, dont les 1 200 « black blocs ».

Quatre personnes ont été blessées, soit moins que lors de l’année précédente. Mais les dégradations matérielles ont été remarquables, avec une trentaine de commerces dégradés, dont deux incendiées, et des véhicules brûlés ou dégradés. Selon l’entourage du ministre de l’Intérieur Edouard Philippe, 109 personnes ont été placées en garde à vue au total.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a de son côté également critiqué la gestion de la manifestation de la part des forces de sécurité sur France Inter :« Je ne comprends pas qu’on puisse laisser des gens qui sont quand même habillés différemment des manifestants… Vous savez, moi je n’ai jamais été manifester avec un casque sur la tête ! Je n’ai jamais été manifester avec un marteau dans mon sac à dos ! Parce que, derrière ça, c’est le risque. Au nom de quelques-uns, c’est remettre en cause le droit de manifester et là, ce serait grave ».

Collomb promet « plus de forces de l'ordre »

Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a lui défendu son action. Selon lui, les forces de l’ordre « ne pouvaient pas intervenir » pour stopper les violences en marge du défilé « sans craindre de faire des dégâts collatéraux ».

Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, a promis ce mercredi matin « encore plus de forces de l’ordre » dans les prochaines manifestations. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a lui dénoncé « des casseurs » qui veulent « remettre en cause notre démocratie ». Emmanuel Macron a lui aussi réagi brièvement lors de sa visite en Australie : « le 1er mai, c'est la fête des Travailleurs, pas celle des casseurs ».

Pour Philippe Martinez, le ministre de l’Intérieur et le préfet de police de Paris doivent malgré tout donner « d’autres explications ».

Faut-il craindre l'intrusion des militants du black bloc dans les facultés ?

A Nanterre, en région parisienne une assemblée générale est en cours pour décider de la reprise ou non des blocages de la faculté. Un millier d'étudiants assiste à cette assemblée générale. Beaucoup protestent depuis maintenant un mois contre la loi ORE, orientation et réussite des étudiants, accusée de mettre en place une sélection à l'entrée de l'université. Dans le mouvement, des militants du black bloc et de l'ultra gauche sont également présents. 

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