« C'est tous ensemble qu'il faut lutter ! C'est tous ensemble qu'on va gagner ! » C'est la convergence des luttes, selon Myzia, toque en fourrure sur la tête, usagère de la SNCF et solidaire des cheminots en grève. « Nous avons un même Macron et un même combat, donc il ne faut pas se tromper », prévient-elle. « Les cheminots sont en colère », crie une voix dans le mégaphone, reprise en chœur par un groupe de manifestants.
Plus loin dans le cortège et guère plus tendre avec le chef de l'Etat, François, métallo à la retraite : « Ce que j'aimerais, c'est que l'ensemble du monde du travail fasse la même chose que les cheminots, espère-t-il. Parce que là, Macron, il s'attaque aux cheminots. Puis après, et bah il passera au reste. Il a déjà commencé avec le privé en démolissant le Code du travail, tout le monde va passer à la casserole. Macron, il est du côté des patrons, il n'est pas du côté des ouvriers. Comme les autres de toute façon. Sauf que lui, il tape plus fort et le prochain, il tapera encore plus fort si on ne réagit pas, si on laisse faire. »
Et même au milieu du parcours, quand des incidents éclatent entre des casseurs et les forces de l'ordre, l'action de l'Etat et plus particulièrement celle d'Emmanuel Macron revient encore dans la conversation. « Le discours de Macron, il est très enjolivé, et derrière, il fait des coups bas, il fait une régression sociale. Pour moi, c'est une forme de violence. Entre les discours et les faits, il y a déjà de la violence. » Même Antoine, patron d'un café sur le boulevard de l'Hôpital, regrette que les violences risquent d'occulter les enjeux des manifestations.