Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Franziska Csasar a 57 ans, elle habite près du lac Balaton. Elle n’a jamais vu de migrants. Sauf à la télévision publique qui dit que les réfugiés sont sur le point d’envahir le pays. Alors Franziska vote pour Viktor Orban, qui protège la Hongrie.
« Le gouvernement Orban mène une bonne politique. On ne peut pas accueillir des migrants et donner à chacun 9 millions de forints. Comment on ferait ? La moitié des Hongrois n’ont que 50 000 forints, moins de 200 euros par mois pour vivre », affirme Franziska.
Même son de cloche à Gyöngyös, une ville au nord de Budapest. Sur la place du marché, les jonquilles sont là, éclatantes, le printemps aussi. Sourire aux lèvres, Zsolt Sos vend ses poulets fermiers et ses saucisses maison.
« On est très satisfaits de ce gouvernement. Il nous aident avec des subventions et on a de l’argent de l’Europe. Et là le gouvernement vient de donner des chèques cadeaux aux retraités, alors les gens ont plus d’argent, ils sont très contents », dit Zsolt.
Avec un taux de chômage de 3% et une croissance de 4%, l’économie hongroise va plutôt bien. Un atout pour Viktor Orban.
«Ils veulent nous prendre notre pays, mais nous protègerons la Hongrie»
Gabor Bencsik habite la capitale hongroise. Il est rédacteur en chef d'un magazine culturel plutôt conservateur. Ce dimanche, il votera pour Viktor Orban : « Monsieur Orban a une vision. Il veut garder les vieilles valeurs européennes, et défendre ces valeurs qui sont en danger. »
Pour ce journaliste, Viktor Orban sait parler aux Hongrois de leur identité, qui serait mise en péril par l'immigration. Cela réveille une peur très enracinée chez les Hongrois : « On a été occupés par les Turcs, par les Allemands, par les Russes... Pendant un temps, la Pologne a même été rayée de la carte. L'histoire de l'Europe centrale montre qu'une nation peut disparaitre. Un Français ne peut pas imaginer que la France disparaisse ! »
« Ils veulent nous prendre notre pays, mais nous protègerons la Hongrie », dit Viktor Orban. Le Premier ministre se pose en défenseur de la nation. Et c'est l'une des clés de sa popularité.
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