Avec notre envoyée spéciale à Budapest, Anissa el-Jabri
Uniforme bleu, chemise blanche sans un pli, Marcelo Cake Baly vient d'achever sa journée de travail. A 58 ans, cet ex-enfant-soldat, puis étudiant et économiste dans la Hongrie socialiste avant de ne trouver qu’un seul emploi de conducteur de tramway, répond posément aux questions. Habitué des interviews, ce père de deux enfants a joué dans un film salué par la presse nationale, il y a un an. « Le citoyen » raconte le combat d’un réfugié pour s'intégrer.
« Quand ma femme a vu le film, elle m'a dit " en fait, c'est toi-même que tu joues ". Grâce à ce rôle, j'ai réussi à me débarrasser de ma colère et de ma tristesse. J'ai pu montrer à tout le monde ce que c'est que d'être confronté au racisme et à la discrimination. Au tout début, ici, j'ai été bien accueilli, mais après 1989, la xénophobie a commencé à s'installer. Et la classe politique a bien compris qu'elle peut en profiter pour gagner des élections », raconte Marcelo Cake Baly.
Dans cette Hongrie travaillée par la peur et le ressentiment à l’égard des étrangers, Marcelo Cake Baly est pourtant en train de devenir un symbole positif : il a tourné il y a quelques mois une publicité pour une boisson hongroise.
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