Avec notre envoyée spéciale à Budapest, Anissa el-Jabri
C'est un vrai premier de la classe. Cela fait 8 ans que Viktor Orban a mis en place une politique économique à rebours de la rigueur en Europe. Des mesures qui ont porté leurs fruits.
« Si on regarde les chiffres sur le papier, c’est une vraie réussite. Une croissance forte, 4% en moyenne, un déficit à 2% l’année dernière, et il devrait encore reculer cette année. Le vrai problème, c’est le manque de main-d’œuvre », souligne Gergely Tardos, chef économiste à l’OTP Bank.
Une ombre, et de taille à ce tableau : le pays se classe désormais 2e le plus corrompu en Europe, comme l’explique Josef Peter Martin, directeur exécutif de Transparency International Hongrie. « La corruption est devenue centralisée, systémique et même parfois légale. C’est quasiment du clientélisme et du népotisme alors qu’avant 2010 c’était plutôt un dysfonctionnement du système. Aujourd’hui on dirige délibérément l’argent public vers les copains du gouvernement. Même le beau-fils du Premier ministre a été mis en cause publiquement. »
Même les fonds européens sont concernés avec le creusement des inégalités et la fuite des cerveaux à l’Ouest, autant d’hypothèques pour l’avenir de la Hongrie.
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