Avec notre envoyée spéciale à Györ, Anissa el Jabri
Une immense usine automobile allemande puis des pavillons et immeubles colorés, des rangées de jonquilles devant des portails fraichement repeints. Bienvenue à Györ, une ville prospère et ce panneau électoral géant à chaque coin de rue : une foule de visages noirs barrée par un « stop » en lettres rouges.
Un message approuvé à 100% par ce militant du Fidesz. « Le Fidesz est le seul qui nous défend face aux migrants. En 2015, ici, il y avait des groupes de 20 parfois 50 personnes qui se succédaient. Je n’ai pas de problème avec les étrangers sauf avec ceux d’une autre culture. Tous ces migrants qui jetaient des ordures dans les rues et faisaient leurs besoins dans les parcs », dit-il.
« La Hongrie d’abord », l’autre message de Viktor Orban fait mouche bien au-delà de la base du parti, comme au marché de la ville auprès d’un vendeur de légumes.
« La Hongrie d’abord »
« Quand on voit le peu d’argent pour les chômeurs et les malades dans les hôpitaux et tout ce qu’on donne aux migrants, je suis content que Viktor Orban dise que ces gens n’ont pas leur place en Europe. Et puis moi je préfère avoir un leader qui soit un homme fort », souligne-t-il.
L’argument fait bondir cette infirmière qui se promène dans le centre-ville : « On vit dans une dictature déguisée en Etat de droit. Regardez les marchés publics, ils sont organisés pour faire systématiquement gagner une seule société. Celle qui est proche du pouvoir. Pendant ce temps-là, dans les hôpitaux la situation est inacceptable. Un seul WC pour 25 personnes, sale, sans savon, sans même du papier toilette. »
Rares sont les Hongrois à exprimer une opinion anti gouvernement aussi tranchée. Cette infirmière, elle, s’inquiète moins que les autres. Katia vit et travaille aujourd’hui à plusieurs milliers de kilomètres, en Allemagne.
(Re) lire : Hongrie: à Budapest, un jour de commémoration très politique