Dans un communiqué, l'agence de régulation Roskomnadzor a indiqué avoir lancé une procédure auprès d'un tribunal de Moscou pour demander de « limiter l'accès » à Telegram, messagerie fondée par le russe Pavel Dourov et réputée pour offrir un haut niveau de confidentialité. Le 20 mars, cette autorité avait donné 15 jours à Telegram pour fournir ses clés de cryptage. « Les menaces de bloquer Telegram s'il ne fournit pas les données personnelles de ses utilisateurs n'auront pas de résultats. Telegram défendra la liberté et la confidentialité », avait alors réagi sur Twitter Pavel Dourov.
Mi-octobre, la justice russe avait condamné Telegram à une amende de 800 000 roubles (18 000 euros) pour avoir refusé de coopérer avec le FSB.
La messagerie avait déjà échappé à un blocage en juin après avoir accepté de fournir au régulateur russe des informations pour être intégrée au registre des diffuseurs d'information, ce qu'elle refusait auparavant.
Réseau controversé
Doté d'une fortune de 1,7 milliard à 33 ans selon Forbes, Pavel Dourov a fondé Telegram en 2013 avec son frère Nikolaï. Telegram est connue pour offrir un niveau élevé de confidentialité. Cette confidentialité devient une arme à double tranchant, valant à Telegram des frictions régulières avec les autorités en Russie et en Iran, où il a provisoirement été bloqué en décembre et janvier lors des troubles suivant des manifestations contre la vie chère. Mais la messagerie est aussi montrée du doigt dans un contexte de menace terroriste. Sous pression après les attentats de Paris en novembre 2015, il décide de fermer des comptes liés au groupe Etat islamique. Il en a encore bloqué plus de 6 000 en mars.
Cela ne nuit pas à la croissance de la messagerie, qui a atteint en mars les 200 millions d'utilisateurs actifs et affirme gagner quelque 700 000 nouveaux utilisateurs par jours. Elle reste toutefois loin du milliard d'utilisateurs de la messagerie WhatsApp, contrôlée par Facebook.
(avec AFP)