De notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Ils ont fait exploser la boite aux lettres d’une personne soutenant les réfugiés puis la voiture d’un responsable politique de gauche. Ils se sont attaqués à un centre abritant des militants antifascistes et à deux appartements où des migrants étaient logés. L’un d’eux avait été blessé lors de ces agressions. Les huit personnes du groupe de Freital du nom d’une petite ville de Saxe, sept hommes et une femme, ont été condamnés à des peines de prison allant de quatre à dix ans de prison.
Le parquet avait estimé que la nature des actes commis permettait de qualifier ce groupuscule de « terroriste ». Leur dérive violente a été qualifiée de « turbo radicalisation » par un magistrat. Ce groupe a frappé en 2015 lorsque l’Allemagne a accueilli un nombre record de réfugiés. Contrairement à la défense, le parquet avait estimé que les accusés étaient parfaitement conscients que leurs actes pouvaient déboucher sur la mort d’êtres humains.
Les attaques de ce groupe coïncident avec une augmentation sensible des agressions xénophobes contre des foyers de réfugiés en Allemagne. 2 200 ont été recensées en 2017, un chiffre en baisse toutefois par rapport aux 3 500 enregistrés en 2016.
La région de la Saxe, dans l’ex-RDA, est connue depuis les années 90 pour ses groupes d’extrême-droite violents. Les attaques xénophobes y sont sensiblement plus importantes que dans d’autres Länder.