Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Je ne peux pas remonter le temps. La seule chose que je peux faire c'est de vous présenter mes excuses et espérer que vous pardonnerez. » Lors du dernier jour de son procès, Ahmad Alhaw avait brisé son silence et était apparu pour la première fois la barbe rasée durant l'audience.
Mais cette dernière déclaration n'aura pas permis à l'accusé d'obtenir une peine moins lourde. Le demandeur d'asile palestinien de 27 ans a été condamné à la réclusion à vie avec circonstances aggravantes pour islamisme, ce qui exclut une libération au bout de quinze ans comme cela est souvent le cas pour les condamnations à perpétuité.
Le jeune homme s'est radicalisé après le rejet de sa demande d'asile en 2016. En juillet dernier, Ahmad Alhaw s'était saisi d'un couteau de cuisine dans un supermarché de Hambourg et avait mortellement poignardé un client. Durant sa fuite, six autres personnes ont été blessées avant que des passants ne le maîtrisent.
L'enquête n'a toutefois par révélé de liens avec l'organisation Etat islamique, ce qui a accrédité la thèse du loup solitaire. Cette attaque avait choqué l'Allemagne quelques mois après l'attentat contre le marché de Noël de Berlin. Comme dans ce dernier cas, les autorités ont été critiquées. Ahmad Alhaw avait été répertorié comme islamiste mais jugé non violent. Il aurait dû être expulsé vers la Norvège où il avait vécu avant de venir en Allemagne, mais l'administration avait laissé passer un délai.