Avec notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota
« Jambon de porc, sel, conservateur, nitrate de potassium », énumère un eurodéputé, tandis que Michèle Rivasi, eurodéputée Verts, colle des étiquettes « Stop nitrites » sur des emballages de jambon industriel. Dans les rayons, les députés cherchent les ingrédients incriminés : nitrite, nitrates ou E249 a E252. Des conservateurs, qui « provoquent le cancer colorectal » d'après « plein d'études », affime Michèle Rivasi.
« En plus, l’Organisation mondiale de la santé dit que c’est cancérogène catégorie 1. Pas probablement cancérogène, hein, catégorie 1. Mais, de l’autre côté, on a un énorme lobby. On a des industriels qui veulent aller vite et qui veulent se faire de l’argent le plus rapidement possible », continue la députée. Ces additifs sont utilisés pour que le jambon ait un aspect plus rose ou plus rouge. Parmi les consommateurs, peu lisent les étiquettes.
L’une estime dans un rire gêné que « beaucoup de choses sont cancérigènes, donc, malheureusement, on va finir par ne plus rien manger ». L’autre ne « fait pas spécialement attention ». Un dernier, lui, regarde si « le jambon est traité ou si c’est un jambon naturel ».
Les députés européens demandent une audition de l'Efsa, l'Agence européenne pour la sécurité alimentaire, pour qui ces substances sont peu préoccupantes pour la santé humaine.