Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Un tribunal qui conteste sa propre décision. C'est ce que la 35e cour de justice d'Istanbul a réussi à faire en moins de 24 heures. Le juge avait d'abord ordonné mercredi la libération conditionnelle de Taner Kiliç.
Mais le procureur a fait appel de cette décision, et le même tribunal a finalement accepté jeudi de remettre le militant derrière les barreaux jusqu'à la prochaine audience de son procès, qui aura lieu en juin prochain.
Une décision « incompréhensible », une « parodie de justice » pour les soutiens du président d'Amnesty qui a donc quitté sa cellule pour la retrouver quelques heures plus tard.
Le revirement du tribunal est d'autant plus déconcertant qu'il n'a pas été justifié par le juge. Mais il rappelle une autre décision, en janvier, concernant deux journalistes emprisonnés dans l'attente de leur procès. La Cour constitutionnelle avait demandé leur libération conditionnelle, les tribunaux d'Istanbul n'ont jamais accepté d'appliquer la décision.
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