Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
La cinquième audience du procès des journalistes de Cumhuriyet s’est déroulée dans la confusion ce lundi, avec l’expulsion du tribunal d’Ahmet Şık, l’un des accusés, qui a dénoncé une justice aux ordres du pouvoir. « Si vous voulez faire de la politique, devenez députés », a dit le magistrat avant de demander son renvoi. La petite foule de soutiens des prévenus a alors lancé des slogans contre le juge, qui a suspendu l’audience.
Ahmet Şık est en détention préventive depuis précisément un an. Trois autres collaborateurs du journal sont aussi en prison, leur libération conditionnelle a d’ailleurs été rejetée par le juge. Ils vont donc rester en prison jusqu’au prochain rendez-vous devant le tribunal, le 9 mars 2018.
Accusés de « propagande » et de « soutien au terrorisme », les 17 inculpés de Cumhuriyet étaient soutenus par des dizaines de journalistes et de représentants d’ONG au palais de justice d’Istanbul, mais la prochaine audience est prévue au tribunal de la prison de Silivri, en lointaine banlieue. Un lieu plus difficile d’accès et qui offre moins de visibilité pour les défenseurs des accusés.